Google a apparemment a déclaré à l’UE qu’il n’ajouterait pas de vérification des faits dans les résultats de recherche ou les vidéos YouTube, et qu’il n’utiliserait pas non plus la vérification des faits pour influencer les classements ou supprimer du contenu.
Cette décision va à l’encontre des nouvelles règles de l’UE visant à lutter contre la désinformation.
Google dit non au code de désinformation de l’UE
Dans une lettre adressée à Renate Nikolay de la Commission européenne, le président des affaires internationales de Google, Kent Walker, a déclaré que la vérification des faits « n’est ni appropriée ni efficace » pour les services de Google.
La mise à jour du Code de désinformation de l’UE, qui fait partie du Loi sur les services numériques (DSA), exigerait des plateformes qu’elles incluent des vérifications de faits dans les résultats de recherche et les vidéos YouTube et qu’elles les intègrent dans leurs systèmes de classement.
M. Walker a fait valoir que les outils de modération actuels de Google, tels que le filigrane SynthID et les révélations de l’IA sur YouTube, sont déjà efficaces.
Il a cité les élections de l’année dernière comme preuve que Google peut gérer la désinformation sans vérification des faits.
Google a également confirmé qu’il prévoyait de s’affranchir totalement de tous les engagements en matière de vérification des faits contenus dans le code volontaire de lutte contre la désinformation de l’UE, avant qu’il ne devienne obligatoire en vertu de l’accord de partage des responsabilités.
Contexte : Des élections majeures en vue
Ce refus de Google intervient à la veille de plusieurs élections européennes importantes, notamment :
- Les élections fédérales en Allemagne (23 février)
- Élection présidentielle en Roumanie (4 mai)
- Élection présidentielle en Pologne (18 mai)
- Élections parlementaires en République tchèque (sept.)
- Elections législatives en Norvège (8 septembre)
Ces élections permettront probablement de tester la capacité des plateformes technologiques à gérer la désinformation en l’absence de règles plus strictes.
Les géants de la technologie s’éloignent de la vérification des faits (Fact-Checking)
La décision de Google suit une tendance plus large dans l’industrie.
La semaine dernière, Meta a annoncé qu’elle mettrait fin à son programme de vérification des faits sur Facebook, Instagram et Threads et qu’elle passerait à un modèle crowdsourcé comme les Community Notes de X (anciennement Twitter).
Elon Musk a considérablement réduit les efforts de modération sur X depuis qu’il a acheté la plateforme en 2022.
Ce que cela signifie
Alors que des plateformes comme Google et Meta s’éloignent de la vérification active des faits, on s’inquiète de plus en plus de la façon dont les fausses informations se répandent, en particulier pendant les élections.
Alors que les entreprises technologiques affirment que les outils de transparence et les fonctions gérées par les utilisateurs sont suffisants, les critiques affirment qu’elles ne font pas assez pour lutter contre la désinformation.
Le refus de Google est le signe d’un fossé grandissant entre les régulateurs et les plateformes sur la manière de gérer les contenus préjudiciables.
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